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Conférence de l’Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP) 2021


Sessions virtuelles


Retour aux sessions virtuelles 29 novembre - 2 décembre

La participation citoyenne, un levier incontournable à la transformation écologique

La séance participation citoyenne à la transformation écologique s'est tenue le 29 novembre 2021 dans le cadre des sessions virtuelles de la 20ème conférence OIDP.

Le 29 novembre 2021, l'Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP) et Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) ont organisé une session sur « le rôle de la participation citoyenne à la transformation écologique », dans le cadre des sessions virtuelles de la 20ème conférence OIDP. La session a abordé la manière dont il serait possible de prendre en compte la participation des citoyens dans le cadre de la transformation écologique.

La session a commencé par l’ouverture officielle des journées virtuelles de la conférence, par des représentants de l'OIDP et de CGLU. Nelly Ouassenan, adjointe au maire de Cocody et en représentation du président de l'OIDP a rappelé les moments forts de la conférence de Cocody et a attiré l’attention sur la nécessité et l’urgence à agir et à résoudre la crise climatique afin de préserver notre planète. « Le thème de la session se situe au cœur d’une problématique qui est elle-même un enjeu et un défi : l’implication des habitants dans la résolution de la crise qui est à la fois économique, écologique, sanitaire », a-t-elle déclaré.

Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU a ouvert le débat en soulignant l’importance du travail de l’OIDP et la relation entre les défis climatiques, démocratiques et sanitaires. Elle a voulu relever l’opportunité que la session offrait de pouvoir discuter sur la question de savoir « quelle part de notre transformation écologique se fera avec les communautés et quel rôle nous devons tous jouer dans la transformation écologique. »

Marc Serra, adjoint au maire de Barcelona et secrétaire général de l’OIDP a contextualisé le débat: « la pandémie a le visage d'une crise économique et sociale, mais aussi celui d'une crise démocratique », et depuis l'OIDP «nous avons la responsabilité de donner confiance dans le maintien de la démocratie ».

Le panel thématique a été modéré par Emilia Saiz et par Rodrigo Messias de l’équipe transition écologique de CGLU. Les intervenants ont été : José Manuel Ribeiro, maire de Valongo, Peter Jansson, maire de Åre, José Fajardo, adjoint au maire de Cuenca, Gilles Namur, adjoint au maire de Grenoble, Diego Leone, secrétaire à l'environnement et à l'espace public de la municipalité de Rosario, Manuela Maunier, sous-secrétaire à la participation citoyenne du gouvernement de la ville autonome de Buenos Aires, Maria Price, du Conseil suédois pour la promotion des analyses municipales, Florence N’Da Konan, CEO d’Autres Possible, Daniel Mancebo, chef de la planification Rio de Janeiro, Christina Paci, direction de la transition environnementale de Milan, et Daniela Amann, responsable du réseau et de la diffusion Democratic Society.

José Manuel Ribeiro, grand défenseur de la participation citoyenne dans la vie politique et sociale, a présenté le projet de la construction d’un parc de sa municipalité et l’implication de la communauté dans celle-ci. Il s’agit de l’infrastructure « la plus grande de ce type au Portugal. » Il a également présenté le projet de gestion de la collecte des déchets mis en place en 2016, dans le cadre duquel près de 30 000 personnes (un bon taux de participation) collectent désormais leurs déchets grâce à ce système. « Nous ne pouvons pas avoir peur de faire participer les gens, de plus en plus de personnes ont besoin de défis, qui sont considérés comme des rêves. Nous devrions inscrire le mot régénération dans notre agenda » a-t-il conclu.

Peter Jansson, maire de Âre en Suède, a présenté sa vision pour 2050 : « Ensemble, nous voulons créer un avenir durable pour tous dans un magnifique environnement de montagne. » Il a présenté un processus dont l'objectif principal était de recueillir le plus grand nombre d'opinions des citoyens. « Nous avons créé un dialogue citoyen afin de leur demander quels sont leurs rêves pour la municipalité, puis nous avons analysé leurs réponses pour trouver les lacunes dans les rêves des citoyens. » Une fois la vision et les 8 points principaux rédigés, les citoyens ont été interrogés à nouveaux pour nous assurer qu'ils s'identifient à la nouvelle vision.

José Fajardo, a présenté la municipalité de Cuenca, située dans la Cordillère des Andes, dans la République de l'Équateur dont 97,2 % représente un territoire rural, pour 2,8 % un territoire urbain. Dans leur politique publique a été prévu un Plan d'Aménagement du Territoire avec une vision vers 2030 et qui se concentre sur le soin de la nature, sans négliger l'harmonie entre les êtres humains et leur besoin de production et leur environnement.

« Il est important de garantir les droits de la nature, l'utilisation durable des terres, d'accroître la résilience du secteur social et des écosystèmes en assurant la participation » a-t-il terminé.

Diego Leone a présenté le plan d'action climatique de Rosario : un plan transversal et développé par les citoyens. Dans son discours il a affirmé : « Nous ne devrions pas avoir peur d'écouter les citoyens, nous essayons toujours de parvenir à un consensus avec les citoyens. » Il a fait part de sa volonté à « investir davantage dans les questions liées au changement climatique » - pistes cyclables, élimination des déchets, programmes environnementaux. Il a présenté le système des conseils de district qui représentent les 6 districts dans la ville, équilibrés en termes de population et de diversité démographique - qui ont des agendas spécifiques et qui discutent d'actions spécifiques. Enfin il a conclu: « Nous faisons de notre mieux pour donner à nos citoyens la possibilité de dialoguer, dans le travail sur les questions territoriales, nous nous concentrons sur l'exécution du processus territorial, nous mettons en pratique les actions locales sur le changement climatique. »

Manuela Maunier a fait valoir un concept conséquent : la transformation écologique ne vient pas seulement de l'État, elle appartient aux citoyens. En effet, elle a affirmé : « Nous avons besoin d'un tissu social, de tous les collectifs de citoyens ». Elle a présenté un projet : une plateforme d'atténuation du changement climatique créée avec des citoyens, des universitaires et le secteur privé, qui tous, répondent à la transition écologique. Il n’y a pas de réponse unique mais c’est une réponse collective donnée par les différents groupes. « Aucune solution n'appartient à un seul secteur, elle nous appartient à tous, la société a besoin de coopérer pour développer des idées. Si nous ne travaillons pas avec les citoyens pour créer un cercle vertueux, un espace de proximité et de représentation, nous ne pouvons pas avancer ». Elle a aussi mis l’accent sur l’importance de la participation des jeunes et de leurs implications pour mener le changement de bas en haut.

La deuxième partie du débat a été moderée par Rodrigo Messias qui s’est attardé sur la manière dont il faut encourager la participation des différentes communautés et éviter les inégalités intergénérationnelles.

Maria Price a introduit une présentation sur les données et les statistiques pour l'analyse comparative des municipalités sur les facteurs de durabilité (le nombre de voitures sans émissions, de pistes cyclables dans chaque municipalité, etc). Elle a montré de quelle manière se réaliserait la contribution aux objectifs de développement durable (ODD), elle a expliqué les 50 indicateurs liés à plusieurs ODD pour encourager les progrès. Elle a enfin expliqué dans quels domaines il faut précisément mettre en place des efforts supplémentaires et ce à quoi il faut donner la priorité.

Gilles Namur a présenté la particularité de la situation géographique de la ville de Grenoble qui doit s'adapter au climat. Il a communiqué qu’au sein de l’administration communale, il y a un effort d'écologisation pour la ville. Ils mènent des études pour analyser ce qu'il faut planter et dans quels endroits. Il a présenté les suggestions de plantation pour soutenir les vergers familiaux et d’autres initiatives de verdissement.

« Lorsque nous lançons des actions de citoyenneté, de coopération des institutions et des citoyens, nous avons de nombreux participants, notamment des jeunes ». Il a aussi présenté les projets de végétalisation de la ville par le ''parlement de l'arbre'' une instance de partage d'information et compréhension des priorités.

Florence N'Da Konan, a affirmé que dans son organisation Autres Possibles on parle d'éco-transformation, durabilité et viabilité. « L'innovation compte et nous voulons que les citoyens et les organisations favorisent le changement et l'innovation sociale, afin de contribuer à l'éco transition ». Elle a déclaré que le dialogue est nécessaire pour inviter les populations à participer aux consultations sur les décisions. « La participation des citoyens est importante, les décideurs doivent définir correctement leurs besoins et les différentes parties prenantes, ils doivent être impliqués et consultés » s’est elle prononcée.

Elle a aussi invité à constater qu’aucun groupe de population ne soit laissé de côté -les femmes et les enfants. Le contrôle et le suivi sont également essentiels pour montrer où leurs efforts ont abouti. « Nous, les citoyens, ne devons pas seulement rendre les autorités intelligentes, mais aussi partager et résoudre les problèmes ensemble, l'intelligence collective et scientifique est pertinente, c’est un ingrédients indispensable à l'innovation sociale en ces temps difficiles et nécessaire pour que résultat soit bénéfique pour tous ».

Daniel Mancebo, a présenté le plan d’action pour le développement durable de la ville de Rio de Janeiro, qui se focalise sur deux points principaux : traduire l'agenda 2030 en ville et avoir une transformation sociale. Le plan voit une bonne articulation des citoyens sur la construction de la participation: 30 000 personnes soutiennent et 10 000 participent à travers la plateforme en ligne. Avec cela « Maintenant nous pouvons analyser, tabuler et géoréférencer les différents besoins des différentes parties du territoire ». Cette expérience a reçu une mention spéciale dans le cadre du prix de l'OIDP 2021.

Christina Paci a présenté le Plan pour l'air et le climat implémenté dans la ville de Milan: un travail qui a vu l'implication et l'engagement des citoyens en matière de transition écologique. Elle a affirmé que : « plus de 50 % des émissions de carbone peuvent être réduites, les citoyens et les entreprises peuvent atteindre cette étape ensemble, ils sont les principaux acteurs du processus ». Dans le plan, élaboré avec la collaboration du C40 et grâce à de vastes consultations des parties prenantes et des citoyens et plus de 12 000 consultations en ligne, les commentaires ont été incorporés dans le plan avant son approbation officielle, désormais approuvée par le conseil municipal de la ville. Le plan permet de suivre les comportements des habitants afin de les changer positivement pour contribuer aux efforts de décarbonisation; d'élaborer des politiques fondées sur des données constatées, de permettre, par une cartographie des zones les plus marginalisées, la participation des citoyens à l'efficacité énergétique et à la résilience. Cette expérience a également reçu une mention spéciale dans le cadre du prix de l'OIDP 2021.

Daniela Amann a constaté que « les crises climatiques sont un obstacle supplémentaire pour la démocratie ». Ces crises affectent la prise de décision, et impactent spécialement certains groupes vulnérables et traditionnellement sous-représentés qui sont les plus durement touchés par le défi climatique. Elle a présenté un projet qui a ressemblé 14 villes et qui avait l'objectif d’examiner les obstacles à la neutralité carbone - des entretiens et des activités autoguidées ont été utilisés pour développer un mode de fonctionnement à l'échelle - un modèle climatique démocratique. Elle a démontré que dans le cadre du projet quatre éléments sont essentiels : la diversité des méthodes, les acteurs participatifs, le ressourcement et l'expertise en la matière. « Appréhender le changement climatique signifie concevoir et développer avec les citoyens des solutions qui les soutiennent mais aussi développer des fonds pour soutenir l'administration de la ville. Lorsqu'on parle de participation citoyenne, on parle de méthodes, de rassemblement et d'implication, toutefois il est important d’identifier les défis, le contexte local et puis choisir sa méthode pour développer une meilleure boussole et pas seulement une carte du changement climatique à travers la société démocratique ».

Rodrigo Messias a fait ressortir les éléments clés du débat : l'importance de la culture, non seulement comme un moyen de changer les mentalités mais aussi comme un concept pour explorer la diversité et s'assurer que cette participation soit vraiment inclusive.

« Le débat a donné de l'espoir » a révélé la Secrétaire Générale Emilia Saiz. « Nous pouvons réellement nous engager. La transformation peut être significative et nous pouvons nous assurer que l'approche basée sur les droits peut prévaloir si nous rassemblons toutes les voix ». Elle a signalé l'importance du retour d'information des citoyens, l’importance de la prise en considération des différents acteurs, jeunes, les enfants, « partie très importante de l'équation de la transformation ». Elle a aussi mis l'accent sur la signification du lien entre démocratie et processus de gouvernance pour les changements qu’il faut réaliser ainsi que pour garantir le maintien en vie certains des modèles qui fonctionnent. « Il y a donc un fil rouge très clair entre le contrat social et le pacte pour l'avenir que nous proposons comme stratégie pour les villes unies et les gouvernements locaux et le travail que l'observatoire a fait au cours des années » a-t-elle conclu.

Enfin Adrià Duarte, coordinateur de l’OIDP a clôturé la session en assurant une surveillance et un partage d'information pour les expériences et les politiques transformatrices. La participation citoyenne sera essentielle pour changer notre relation avec la nature et garantir l'équité intergénérationnelle.

Plus d’information

Åre

  • Présentation de Peter Jansson (PDF)

Buenos Aires

Cuenca

Grenoble

Milan

Rio de Janeiro

  • IOPD Award candidacy: Social participation for the construction of the Sustainable Development and Climate Action Plan of the City of Rio de Janeiro

Rosario

  • Présentation de Diego Leone (PDF)
  • Site du secrétariat pour l'environnement

Présentation de Florence N’Da Konan (PDF)

Présentation de Maria Price (PDF)

Présentation de Daniela Amann (PDF) / NetZeroCities project

Les moments forts de la session sur Twitter

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